L’identification de stratégies pour la gestion des phytovirus dépend de la compréhension des aspects épidémiologiques et notamment d’une bonne connaissance des vecteurs et leurs interactions dans le pathosystème. Ce projet de thèse est centré sur le pathosystème Grapevine Pinot gris virus (GPGV) – acarien Colomerus vitis – et la vigne. Le GPGV est un phytovirus émergent sur la vigne, associé à la Maladie du Pinot Gris (MPG), dont les aspects liés à la vection sont encore très peu connus. Jusqu’à présent, le seul vecteur identifié du GPGV est l’acarien Colomerus vitis, ravageur appartenant à la famille Eriophyidae. L’objectif général du projet est de combler un certain nombre de lacunes dans les connaissances sur la transmission du GPGV par l’acarien C. vitis.
Trois objectifs sont proposés, qui permettront à la fois d’améliorer les connaissances fondamentales et pratiques ce qui devrait aussi permettre aux acteurs de la filière viti-vinicole de mieux gérer ce vecteur. Les essais comprendront à la fois des études en conditions contrôlées et des expérimentations sur le terrain. Nous proposons ainsi :
L’hypothèse est que la diversité de la flore aux/aux alentours des vignobles pourrait avoir un effet sur la dispersion spatiale du vecteur et donc aussi du virus. Les stratégies pour atteindre les trois objectifs proposés sont les suivantes : les essais de transmission et les analyses de laboratoire seront menées à l’UMR CBGP ; l’efficience de transmission du GPGV sera évaluée pour les deux lignées génétiques de C. vitis dominantes en France (G1 et G5) sur les cépages Pinot noir ou Vermentino, choisis pour exprimer des typologies de symptômes différentes et sensibles à l’érinose.
Pour étudier le potentiel de C. vitis à transmettre le GPGV, trois paramètres seront déterminés :
Le mode de transmission sera étudié à l’aide d’outils de microscopie électronique à transmission. Pour l’étude de la dispersion du GPGV intra et inter-parcelles, on utilisera des plantes sentinelles. L’étude sera menée sur deux groupes de parcelles, situées dans deux bassins viticoles aux conditions climatiques différentes : Languedoc/Provence et Champagne. La dispersion des vecteurs sera également étudiée à l’aide de pièges à eau pour les ériophyides se dispersant dans l’air, ainsi qu’à l’aide d’une méthode de suivi des acariens C. vitis marqués avec de l’albumine.
Ce projet est pluridisciplinaire et sera co-dirigé par Marie-Stéphane Tixier (acarologie, écologie) Institut Agro Montpellier ; co-encadré par Olivier Lemaire (phytopathologie, virologie), INRAE Grand-Est Colmar et Anne-Sophie Spilmont (virologie, dépérissements biotiques et abiotiques, imagerie), IFV.